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Hélène: Fille de ferme soumise, à l’orée d’un drame

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DÉVELOPPEMENT PERSONNEL, SANTÉ AU TRAVAIL

Quand la tradition étouffe à petit feu l’innocence et l’envie de vivre.

Hélène est belle dans son petit appartement d’une pièce et demi. Son accueil est chaleureux. Malgré les rides du temps et le manque d’argent, elle affiche un visage souriant. Assise de travers sur la chaise de la cuisine, elle me parle de ses problèmes de sciatique et de la culpabilité qu’elle éprouve en laissant ses collègues épuisés faire face à la charge de travail. Elle se bat contre son médecin pour limiter au maximum les arrêts maladie, par peur de perdre son emploi de secrétaire. Son mari est au chômage, sa fille vit de son côté et ne garde qu’un maigre contact avec sa mère. Petit à petit, un étau se resserre autour de sa vie tel un cercle vicieux inextricable qui la condamne à une absence de longue durée. Ce n’est qu’une question de temps, elle le sait et son employeur aussi. C’est pour cela que je suis ici.

La peur l’étreint, elle l’empêche de prendre soin d’elle. Je l’écoute et tente de remonter le flot de son discours. Cette peur irrationnelle qui l’habite depuis un certain temps se mue en crainte d’être vide, insignifiante. Puis, à force de parler, le sentiment d’insignifiance devient colère et les larmes coulent à flots.

Une enfance à bien faire

Hélène est fille de ferme, et l’ainée de deux frères dont elle a du s’occuper depuis qu’elle a quitté l’école, pour aider dans l’exploitation. Elle aimait bien les livres et le calcul, mais dans sa famille on avait besoin de bras et de jambes. Résignée, elle avait alors décidé de s’appliquer de son mieux et était devenue douée pour s’occuper des animaux et conduire le tracteur. Il faut dire que son père avait des problèmes de santé et de bouteille qui l’empêchait de travailler mais pas de mener sa famille à la baguette. Le jour où tout à basculé, hélène s’en souvient, il faisait beau, elle avait 23 ans et dehors l’odeur du foin à peine mis en botte l’étourdissait. Son père l’avait sorti de ses rêveries pour une affaire importante.

Une carrière forcée

Dans la cuisine tout le monde était assis à table. L’ambiance était solennelle. Devant elle, un document plein de pages était ouvert en éventail, garni de 4 signatures. En apposant sa griffe sous la contrainte, cette journée là, Hélène renonçait à l’âge de 23 ans à son droit d’héritage sur le domaine agricole. Son frère cadet reprenait ainsi l’exploitation, tandis que l’autre, fort d’un apprentissage chez son oncle était devenu mécanicien. La boucle était bouclée, fin de l’histoire. Il n’y avait pas de place pour la discussion, juste pour continuer à aider, le temps que son frère trouve une femme. Et quelques années plus tard elle quitta le domaine, laissant place à sa belle soeur tout en continuant d’aider.

Privée d’avenir, elle suivi le cours de la croix-rouge pour devenir aide-soignante, pour tout juste gagner de quoi vivre. Durant des années elle continua son activité d’aide soignante à petit pourcentage tout en s’occupant de sa fille et de ses parents devenus dépendants. Elle aidait aussi son frère, en particulier pour organiser des rencontres annuelles d’autres paysans qui se réunissaient dans le domaine familial. C’est elle qui avait accompagné ses parents à l’EMS, puis s’occuper plus tard de leurs funérailles et organiser la verrée funèbre dans la ferme, selon la volonté de son frère. En signant de force le jour de ses 23 ans, elle avait arrêté de vivre et de rêver.

Son bonheur, elle l’avait trouvé avec son mari et sa fille. Comme elle était douée pour l’organisation et très consciencieuse, elle avait saisi l’opportunité d’accepter un poste de secrétaire qui s’était libéré sur son lieu de travail. Cette place de travail signifiait tellement de choses pour elle. C’était le maigre accomplissement d’une vie passée à aider les autres. Alors risquer de le perdre était impensable, quitte à mourir au travail.

De la peur d’exister au plaisir d’oser

Nous nous sommes retroussés les manches, ça elle savait le faire Hélène. Petit à petit, nous avons rassemblé des morceaux de vie éparpillés qui n’avaient pas un goût d’amertume et les avons mis en vitrine. La souris des champs timide devint un lynx rayonnant. Puis patiemment, au deuxième entretien, nous avons dépoussiéré d’anciens projets modestes et magnifiques à la fois. Tels des réparateurs de l’ombre, à force d’exercices et de notes, nous avons entendus le redémarrage du moteur. Hélène osa projeter contre son mur un de ses souhaits en guise d’espoir.

Epilogue

Après le troisième entretien, Hélène reprit contact avec sa fille. Enfin en arrêt de travail, elle passa une semaine de convalescence chez elle à se faire bichonner, à trier de vieilles affaires, me remerciant au passage d’avoir eu la tête plus dure qu’elle. La suite se déroula pour le mieux. Hélène n’alla plus à la ferme, profitant du temps à disposition pour elle et sa famille. Son travail était redevenu un des composants enrichissant de son existence et non son unique bouée de sauvetage. Sa vie continua, plus dense que jamais, avec le plaisir d’oser en guise d’ouverture.

Si vous voulez continuer avec une autre histoire de héros du quotidien, celle de Gilles devrait vous plaire.